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Tabib: Une stratégie engagera le gouv. à lutter contre la corruption

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L'ancien bâtonnier Chawki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC) a expliqué aujourd’hui, jeudi 15 décembre 2016 lors de son passage dans Midi Show, que la stratégie de lutte contre la corruption a été mise en place pour limiter ce fléau.

«Comme tous les pays qui mènent une guerre contre la corruption, il y aura un plan d’action. Ceci aura un impact sur le classement de la Tunisie dans l’indice des pays les moins corrompus. Concrètement, il y aura une administration plus transparente. Les sanctions administratives contre la corruption seront aussi appliquées avec rigueur. Des accords ont été signés pour permettre de créer des structures d’intégrité, a fait savoir le président de l’ILCC.

Chawki Tabib a ajouté que la stratégie traduira la volonté politique de l’Etat dans la lutte contre la corruption. « Le fait de mettre des normes de transparence et de bonne gouvernance, donnera aussi un rôle palpable aux citoyens et changera l’image de l’administration tunisienne. La corruption n’est pas formée de personnes mais c’est un système. Une structure de lutte sera dissuasive pour toute personne qui sera tentée de manipuler le système».
 
Le président de l’INLCC a noté que les lois existantes permettent d’exploiter des failles du système. «La stratégie impose des engagements clairs et le planning fixe. Le gouvernement, les magistrats et le syndicat des journalistes ont signé ces engagements. Le problème réside dans la société civile et sa représentativité».

Guerre

«Les parties qui se sont engagées à lutter contre la corruption sont les premiers à rendre des comptes en cas d’échec ou de manquement. L’effort doit continuer en mettant des mécanismes renforçant la lutte contre la corruption. Des structures comme la douane ont signé des engagements et il faut suivre son évolution. Le ministère du Transport a signé aussi un engagement. Le ministère de la Santé signera prochainement un engagement. Par exemple, les engagements doivent permettre une transparence totale dans les recrutements. Pour le secteur de la santé, il y aura trois hôpitaux types qui doivent répondre à des normes de transparence et d’intégrité. L’île de Djerba sera considérée comme une île transparente prochainement», a noté Chawki Tabib.


Cadre légal


Le cadre légal organisant la lutte contre la corruption s’est amélioré, mais nous avons perdu 5 points dans l’indice de transparence car les lois n’ont pas été mises en application comme la loi d’accès aux documents administratifs.  L’amélioration du classement aura un impact sur l’attraction des investisseurs internationaux. L’argent obtenu lors de la conférence sur l’investissement a été accordé à condition d’améliorer la lutte contre la corruption et d’éliminer la bureaucratie», a expliqué le président de l’INLCC.
 
Le premier pas à franchir par les tunisiens, il faut commencer par éviter de recourir aux petits pots-de-vin. Ceci sera suivi par les lois et les mesures, a noté Chawki Tabib.

Priorités

La corruption dans les marchés publics fait perdre à l’Etat 2000 MD. Le système de contrôle en Tunisie précède la réalisation des projets et ceci doit changer. En plus, la multiplication des parties intervenantes ouvre la voie à la corruption.
Le président de l’INLCC a fait savoir qu’il y a une plateforme qui a été mise en place depuis 2011 pour les marchés publics, mais le passage par ce mécanisme n’est pas obligatoire. Ceci doit changer, a-t-il ajouté.

Chawki Tabib a reconnu qu’il y a un problème au niveau du code pénal. La création d’un pôle financier épaulé par une équipe technique doit permettre de changer les choses. Les dossiers déposés par l’instance sont en cours d’examen par la justice, mais il y a un retard dans le travail de la justice.

Dénoncer les cas de corruption

Le fait de dénoncer les cas de corruption sont des outils utilisés par plusieurs pays. Mais ceci est le rôle des médias. Le chef du gouvernement a sanctionné des responsables corrompus, mais dans le silence. Le gouvernement et l’instance sont obligés de respecter le secret professionnel. C’est à la justice de faire bouger ces dossiers.

L’ARP été engagée dans la préparation de la stratégie et le président devait signer ce document. Mais à la dernière minute ceci n’a pas été fait. Certains ont expliqué que l’ARP doit avoir un autre document plus spécifique, a conclu Chawki Tabib.